Il y a déjà plus d’un an, j’ai lancé un podcast, dans la lignée de notre newsletter « Form’actu », intitulé « Forma’talk » avec la même motivation : utiliser un autre média pour informer et échanger sur le secteur de la formation professionnelle.
L’objectif étant d’y retrouver des interviews, des conseils, des infos et toutes sortes de contenus qui vous permettront d’entretenir et de développer vos connaissances du monde de la formation professionnelle.
Une des series du Podcast, « #Qualiostory », a pour ambition de partager, dans une logique de « pairs à pairs », les retours d’expériences des différents acteurs sur la certification, mais également leur vision de ce qu’est, une démarche qualité au sein d’un organisme concourant au développement des compétences.
Pour le 5eme épisode de cette série, j’ai eu le plaisir de recevoir Laurent POULAIN, dirigeant du CFA « ICFA », qui nous partage son expérience de la certification Qualiopi®, en qualité de centre de formation des apprentis
Je ne vous cache pas mon plaisir de pouvoir échanger sur la certification qualité Qualiopi® avec un CFA ; déjà, pour compléter l’ensemble des #Qualiostory avec les 4 catégories d’action (et le CFA était la dernière qui me manquait) mais surtout, parce qu’il s’agit d’une préparation des plus exhaustives, puisque les 32 indicateurs du référentiel sont concernés.
Découvrons ensemble l’histoire de Laurent, de la création du CFA à l’obtention de sa certification Qualiopi® !👇
Créer un CFA hors les murs, un réel challenge ?
La loi de 2018, la libéralisation du CFA
Rappelons le ; l’un des objectifs porté par la loi du 5 septembre 2018 « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » , est de développer massivement l’apprentissage.
Pour se faire, un réel assouplissement des démarches a été mis en oeuvre – depuis janvier 2020, toute structure souhaitant dispensées des actions par apprentissage, doit :
- – disposer d’un numéro de déclaration d’activité
- – intégrer l’activité CFA dans l’objet dans ses statuts (personne morale de droit privé) et le joindre à la DREETS
ou
- – joindre l’attestation précisant la situation du CFA parmi les catégories mentionnées à l’article D.6241-30 du code du travail (CFA d’entreprise)
Cette libéralisation du marché a permis à de nombreux projets de naitre, dont celui d’ICFA que Laurent POULAIN nous présente aujourd’hui
Présentation d’ICFA, CFA dit « Hors les murs »
ICFA, jeune centre de formation qui a fêté ses 2 ans, est un CFA hors les murs, qui proposent au sein de lycées privés, des places réservées à l’apprentissage sur plusieurs thématiques.
La notion « hors les murs » prend ici tout son sens. Le CFA ne possède pas de locaux en propre, nous pouvons dire qu’il est « hébergé » par d’autres centres de formation (ici les lycées privés), reconnus dans leur domaine, afin de répondre aux besoins pédagogiques et logistiques des activités pratiquées.
Une convention est alors conclue, prévoyant la répartition des rôles des uns et des autres :
– les établissement partenaires, en qualité de délégataire, assurent tout ou partie des enseignements normalement dispensés par le CFA et mettent à disposition des équipements pédagogiques ou d’hébergement
– Le CFA conserve la responsabilité pédagogique et administrative des enseignements dispensés.
C’est ainsi qu’ICFA propose aujourd’hui une dizaine de formation, du CAP au bachelor, en étant présent dans 6 lycées (Initialement 3, l’activité a rencontré un franc succès).
CFA et Qualiopi®, de la création à la structuration d’un nouvel organisme
Penser positivement la certification.
Dans son témoignage, Laurent POULAIN nous confie qu’il y a, selon lui, deux manières d’aborder la certification :
– soit comme un frein, une contrainte, une charge administrative en plus, et tout devient long et fastidieux à mettre en place
– soit on décide de s’en saisir pour construire et s’améliorer. C’est ce choix qu’il a entrepris.
Ainsi, il a souhaité construire une démarche, une attitude, un savoir être spécifique au CFA.
Cette démarche, elle est aussi initiée pour démontrer aux apprentis, futurs et actuels, que le CFA exige d’eux ce qu’il exige pour lui même : une discipline, une rigueur dans le travail, et un état d’esprit qui favorise la remise en question, constamment en apprentissage de ses expériences passées.
Afin de mener a bien cette démarche, Laurent POULAIN a entrepris un travail préparatoire de fond avec les équipes. Explication👇
Prendre le temps de correctement se préparer
Pour l’ICFA, la préparation s’est faite en plusieurs étapes
- Tout d’abord, la mise en place d’un management participatif. Il a fallu travailler de manière constructive avec les Lycées, ne serait-ce que pour s’assurer de la conformité de l’environnement et des moyens techniques mis en place (indicateur 17 ndlr)
- Par la suite, de s’assurer que l’organisation respecte l’ensemble des critères ; il devient alors indispensable de « travailler avec les critères » ; comprendre ce qui est attendu et de le mettre en oeuvre.
« Pour moi, Qualiopi® a été une aide pour construire notre structure et notre démarche […]. Parce que la volonté de Qualiopi® c’est de couvrir à 360 l’activité du CFA. C’est donc de répondre au bien être général des apprenants et des équipes pédagogiques » nous confie Laurent POULAIN
- enfin, il est important de « se mettre en condition ». Pour cela, ICFA a choisi de réaliser un audit blanc. Cet exercice, abordé de manière constructive et bienveillante, permet d’interroger ses pratiques et sa lecture du référentiel. C’est une préparation aussi sur la forme dont le but est de faire comprendre l’organisation à une personne extérieure en un temps imparti. Egalement, il permet de conscientiser certaines réponses que l’organisme possède « sans le savoir » et qu’il a souvent qualifié de « bon sens ».
« Si j’avais un conseil à donner à mes collègues qui souhaitent ouvrir un CFA, c’est de passer par l’étape d’audit blanc, certes il y a un coût, mais c’est vraiment le prix de la tranquillité » nous explique Laurent POULAIN
Le passage de l’audit : le choix du CFA d’associer plusieurs parties prenantes
L’audit initial d’ICFA, nouvel entrant, a duré 1 jour et demi ; il s’est déroulé avec deux auditrices, dont une en observation ; Le CFA a fait un choix audacieux : faire intervenir les parties prenantes pendant l’audit.
Ainsi, des membres de l’équipe pédagogique ainsi qu’une apprentie en cours de formation sont venus apportés leurs témoignages.
L’objectif de Laurent ? « Démontrer le dire par le faire »
Parce que « des erreurs, nous en faisons tous ». L’intérêt de la certification, c’est aussi de proposer un travail de sincérité, de transparence, et de ne pas avoir peur de parler des erreurs, puisque nous sommes là pour démontrer notre capacité à s’améliorer.
Et l’audit de surveillance dans tout ça ?
ICFA souhaite appliquer « la même recette », à savoir un audit blanc pour identifier les axes d’amélioration avant de passer l’audit de surveillance.
___________________
Pour l’écouter sur notre plateforme de podcast : https://podcast.open-s.fr/@Formatalk
Pour l’écouter sur Youtube 👇
